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Je me regarde dans le miroir, quand es ce que ces marques vont partir ? Elles colorent mon visage d'une couleur violette, qui s'étire vers le noir ou même pour l'arcade, jusqu'au jaune. Elles me défigurent, on pourrait croire à du maquillage, les personnes pensent à un accident, une chute, une bagarre... Mais aucun ne pensent à eux, aucun ne pensent que quand ils me donnaient des coups ils répétaient les mêmes formules que des parents donnent pour résonner leur enfant : "Tu pensais à quoi ?!", "Tu imagine comment moi et ta mère on se sent ?", "Tu penses un peu à ton avenir ?", "La prochaine fois tu réfléchira à ce que tu dis.", et il y en a une longue liste comme ça... Aucun ne pensent que à chaque fois, ils me laissent là, dans cette pièce, sur ce tapis, complètement défiguré, terrorisé par ce couple. Ils n'y pensent pas tout simplement car, chaque jour où il y a des invités leurs visage changent, ils sont souriant, gentil, affectueux, et pleins d'amour. Et je continue à les aimer malgré tout pour ces moments de mensonge où j'espère qu'ils ne perdent pas ce masque, où j'espère que quand ils vont fermer cette porte et que le silence va revenir dans la maison, ils ne se retourneront pas vers moi avec cet air sévère et ne m'infligeront plus jamais ces moments d'éducation sévère. La voix de ma mère me tire de mes pensées :

-Chéri, à table, les invités sont là viens leurs expliquer comment tu t'ai fais cette horrible marque. Je m'avance vers le salon tandis que je sens cette réflexion comme une menace, comme un reproche...

-Je suis là, et ça c'est tout con, j'me suis battu contre un gars qui avait un bon crochet. J'entends les invités rire comme si je n'étais plus dans la pièce, si seulement ils savaient que après ce repas je risquais d'avoir la même marque de l'autre côté du visage. Mais il faut que je profite de ce moment, il faut que je profite de mes parents avant qu'ils disparaissent en même temps que ces invités.