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Publié le par xldbkyp

-Madame, nous avons une mauvaise nouvelle.

Un cri s'échappa de la salle. Un seul, déchirant, ça faisait deux heures que ça durait. Deux longues heures de souffrances, de tortures, d'inquiétudes et surtout d'attentes.

-L'embryon n'a pas pu se développer. C'est fini.

Maintenant, des sanglots.

-Chérie, rentrons.

La femme se traîna jusqu'à la porte, se retourna doucement, les yeux humide et la voix tranchante.

-Je veux retourner dans le bloc.

-Madame, cela risque d'être compliqué... Nous n'avons pas encore nettoyé et c'est réservé à l'équipe médicale et aux patients.

-Et après les heures que je viens de vivre je n'en suis pas une patiente ? Ce n'était pas une question, je retourne au bloc.

-Bien, suivez moi, mais nous allons devoir vous équiper.

Le femme se fit habillé stérilement, sans aucune conviction, elle n'arrivait pas à le croire. C'était fini comme il disait, juste fini. Elle rentra dans cette pièce où elle a passé les dernières 5 heures, où elle a subit le combat, en vain. C'est fini. Il y avait encore les appareils avec la marque des deux cœurs qui battaient, il n'en reste plus qu'un. Pour l'autre c'est fini. Une infirmière nettoyait le sang restant. Oui, il y en avait deux et ils en ont choisit un, jamais elle ne leurs pardonnera d'avoir choisi le mauvais. Oui, mais c'est trop tard, c'est fini. Elle ramassa un papier avec marqué les notes de l'opération et un drap, elle se retourna vers son mari.

-Je prend ça.

-Je.. ne suis pas sur que c'est une bonne idée... Ce ne sont que de mauvais souvenirs.

-Je t'interdis de parler de ça.

Elle sortit de la salle en vitesse, la tristesse et la déception brillait dans ses yeux pleins de rage, la haine couvrait toute sorte de faiblesse. C'est fini, ces deux mots tournaient dans son esprits en boucle depuis que le médecin les avaient prononcés. C'est fini. L'homme suivi sa compagne dans le couloir remplit d'hommes, de femmes et d'enfants inquiets, une salle d'attente. Où on attends de savoir si on pourra se relever de la tragédie qu'on vient de vivre, de savoir si on va encore pouvoir sourire.

-On a vécu ça ensemble, on va s'en sortir ensemble.

Il la prit par le bras et essaya de la ramener à elle. Elle se dégagea d'une force surprenante, et quand elle se retourna ses yeux était secs, mais il ne la reconnu pas.

-Stop, il n'y a plus de "ensemble", c'est fini, tout est fini.

L'homme regarda attentivement l'inconnue qui lui faisait face, il n'y vit plus l'étincelle de vie, le bonheur avait quitté cette personne, tout comme l'espoir. Mais après l'énervement vient le désespoir.

-Pourquoi ne m'as-tu pas écouté ? Pourquoi ne l'as-tu pas sauvé ?

-C'était lui, ou toi.

-Oui, je sais, je sais tout. J'étais là tu sais, personnes ne se doutaient que j'entendais, que je sentais cette douleur atroce, oh oui, j'ai subis toute la douleur possible et imaginable pour lui, je n'ai pas cédé à l'envie irrésistible de l'abandonner, parce qu'il était tout ce que j'avais, tout. C'était mon enfant tu comprends ? Le seul. Et toi en une seule réponse tu as tout ruiné, tu as détruit ma seule raison qui m'a redonné l'envie de vivre et de me soigner.

-Chérie, tout le monde nous regarde, viens, rentrons nous en parlerons à la maison.

-Ah, mais tu ne comprend pas. J'ai entendu les mots qui l'ont tué sortir de ta bouche. Ta voix me fait peur maintenant, j'ai peur de toi.

-Ne dis pas des conneries ! Merde, il avait combien de chance de s'en tirer, et qu'es que j'aurais fait avec lui moi ? Je suis pas un père, je suis pas son père !

-Non ! Tu n'es pas son père, ça c'est sur, c'est fini ! Il est mort !

-Eh bien toi non ! C'est tout ce qui compte.

La femme quitta le hall en courant devant les regards d'incompréhension, l'homme s'assit, n'ayant pas la force de la suivre. Il regrettait déjà ses paroles, mais jamais il ne regretta sa décision.

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